COVID-19, un an après : retour sur la mobilisation du CNRS à Paris-Saclay
Le CNRS a pesé dans la recherche pluridisciplinaire mondiale autour du COVID-19 et a permis d’éclairer les décisions publiques. « Face aux questions suscitées par la crise, la richesse du CNRS est d’avoir des experts et expertes dans tous les domaines », assure Alain Schuhl, directeur général délégué à la science du CNRS. Dès les premiers jours, l’organisme a ainsi mobilisé toutes ses disciplines, ses ressources et instruments pour apporter des pistes sur les crises liées à une pandémie en constante évolution.
Dès le début de la crise sanitaire, des laboratoires du CNRS sud franciliens se sont par exemple mobilisés pour fournir aux professionnels de santé de grandes quantité de gants, masques de protection (chirurgicaux ou FFP2), produits nécessaires à la fabrication de solution hydro-alcoolique (alcool, glycérine, eau oxygénée) ou encore des serre-têtes fabriqués en impression 3D pour visières de protection.
Voici un rapide tour d'horizon des projets de recherche initiés depuis le printemps 2020 :
Le supercalculateur Jean ZAY en action contre le coronavirus
En avril 2020, des projets de recherche ont bénéficié des capacités de calcul du supercalculateur Jean Zay (basé à l'IDRIS à Orsay), un des plus puissants centres de calcul intensif d’Europe, pour décrypter les interactions moléculaires entre virus et cellules humaines, ou mieux diagnostiquer des radios et scanners de poumons grâce à l’IA.
Covid-19 : l'indispensable apport de la science des données
Sarah Cohen-Boulakia, professeur de l'Université Paris-Saclay au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique - LISN (CNRS/UPSaclay) participe depuis le printemps 2020 au projet Covid-nma qui intègre des milliers de publications existant dans la bibliographie pour établir une carte dynamique et interactive des essais cliniques COVID19.
Un logiciel pour gérer les forces vives d’un hôpital en temps de crise
Le Centre Borelli (unité CNRS / ENS Paris-Saclay) a été à l'origine d'Onadap, un outil informatique d’aide à la décision et de suivi de la propagation de l’épidémie COVID19 à l'intérieur des services de soin.
Comment limiter les contaminations en milieu scolaire ?
En appliquant des outils mathématiques conçus pour modéliser les mouvements de foule aux déplacements des élèves et enseignants au sein d’un établissement, il est possible de concevoir des emplois du temps qui prennent en compte le risque épidémiologique. C'est le travail qu’a mené le mathématicien Bertrand Maury, professeur de l'Université Paris-Saclay au laboratoire de mathématiques d’Orsay - LMO (CNRS/Université Paris-Saclay) auprès de plusieurs établissements des académies de Versailles, Créteil et Grenoble.
Les SHS face au Covid-19 :
En concertation avec le Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, la MSH Paris-Saclay (CNRS/ENS Paris-Saclay/UVSQ/UPSaclay) a inauguré, le 10 avril, un nouveau secteur de son site web institutionnel, « SHS face au Covid-19 », qui s’est donné pour mission, d’une part, de recenser les appels de toutes sortes, les enquêtes mises en route et les autres ressources pertinentes mises en ligne, et, d’autre part, de suivre les interventions de chercheur.e.s en SHS dans l’espace public, par une section « Analyses et débats ».
- En Octobre, la MSH Paris-Saclay a été à l’initiative du colloque « Ruptures des pratiques et dynamique du débat – Les SHS face à la crise Covid 19 »
Les projets de recherche du CNRS soutenus par l'ANR à Paris-Saclay :
L'Agence Nationale de la Recherche (ANR) a publié le panorama [pdf] des projets de recherche financés de mars 2020 à janvier 2021. Parmi eux 3 projets menés dans des unités de recherche du CNRS à Paris-Saclay :
- Détection salivaire rapide du SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19 – SALFastCov :
Le projet SALFastCov s’appuie sur la technologie LAMP (Loop-mediated isothermal amplification) associée à un tampon de lyse performant pour la détection du génome viral dans des échantillons nasopharyngés. Cette technologie ne nécessitant pas d’équipement coûteux permet la réalisation de tests rapides (moins d’une heure) et peu couteux au plus près du patient.
Appel à projets ANR : RA-Covid / Coordinatrice : Clémence Richetta, maître de conférences de l'ENS Paris-Saclay au Laboratoire de Biologie et Pharmacologie Appliquée - LBPA (CNRS/ENS Paris-Saclay)
- Détection sensible et sélective des antigènes du SRAS-CoV-2 pour un diagnostic rapide et fiable de COVID-19 – RapdiCovDiag :
Le projet RapdiCovDiag propose le développement et la validation clinique d’un test diagnostique antigénique (format immunochromatographique en cassette)
qui peut être réalisé en 15 min et en dehors des laboratoires d’analyse.
ppel à projets ANR : RA-Covid – Financé par la Fondation pour la Recherche Médicale / Coordinateur : Claude Nogues, chercheuse CNRS au Laboratoire de Biologie et Pharmacologie Appliquée - LBPA (CNRS/ENS Paris-Saclay)
- Explorer les flux twitter pour l’impact social et économique du COVID en France – XTCOVIF
L’analyse de données recueillies sur Twitter par le projet XTCOVIF contribuera à la compréhension des impacts sociaux et économiques de la pandémie du point de vue : des sentiments et des émotions des utilisateurs ; du déclin du tourisme ; de la confiance accordée aux gouvernements ; de l’évolution de la langue ; de l’augmentation du racisme et de la xénophobie ; de l’impact sur la mobilité de la population.
Appel à projets ANR : RA Covid / Coordinateur : Michalis Vazirgiannis, professeur de l'Ecole Polytechnique au Laboratoire d'Informatique de l'Ecole Polytechnique - LIX (CNRS/Ecole Polytechnique)