Consensus sur les astrocytes, partenaires négligés des neurones dans les maladies cérébrales
Le changement des astrocytes en astrocytes réactifs est un mécanisme commun à de nombreuses maladies affectant le système nerveux central. Pourtant, cette réponse reste mal comprise et fait l’objet de confusions et de controverses. Dans cet article publié en tant que premier "Consensus Statement" dans la revue Nature Neuroscience, 81 chercheurs de 22 pays s'accordent sur les définitions et la nomenclature des astrocytes réactifs. Ils analysent certaines conceptions simplistes et débats concernant ces cellules et donnent des recommandations pour les futures recherches dans ce domaine.
Dans le cerveau, les astrocytes sont des partenaires essentiels pour les neurones et ils ont un rôle actif dans le fonctionnement et la plasticité du cerveau. En réponse à une situation pathologique (infection, traumatisme, accident vasculaire cérébral, tumeur, ou au cours des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer), ces cellules changent, on dit que les astrocytes sont devenus "réactifs". Etant donnés leurs nombreux rôles pour la physiologie cérébrale, la transformation en astrocytes réactifs est susceptible d’avoir des conséquences importantes sur la résilience du cerveau face à chaque situation pathologique et d’influencer l’évolution de la maladie.
Alors que cette transformation significative des astrocytes a été observée il y a plus de cent ans dans le cerveau de patients atteints de différentes pathologies cérébrales, de nombreux aspects restent incompris ou sujets à controverse.
Plus de 80 experts internationaux travaillant sur les astrocytes ont échangé leurs points de vue pendant un an, pour établir des recommandations communes sur la nomenclature, les bonnes pratiques de recherche et les questions importantes à explorer pour mieux comprendre les réponses complexes et spécifiques des astrocytes en conditions pathologiques.
Cet effort de consensus de la communauté travaillant sur les astrocytes a pour objectif à terme, d’optimiser le ciblage thérapeutique des astrocytes réactifs dans chaque pathologie, mais aussi de se servir des astrocytes réactifs comme biomarqueurs pour le diagnostic, le suivi de l’évolution des maladies du cerveau et la stratification des patients.
Pour en savoir plus :
Reactive astrocyte nomenclature, definitions, and future directions.
Escartin C, et al.
Nature Neuroscience. 15 février 2021. doi: 10.1038/s41593-020-00783-4
Contact
Carole Escartin, Chercheuse CNRS au Laboratoire des maladies neurodégénératives - LMN (CNRS/CEA/Univ. Paris-Saclay) / +33 1 46 54 72 33