Prix de l'Académie des sciences 2024 : neuf scientifiques des laboratoires du CNRS à Paris-Saclay mis à l'honneur

Distinction

Chaque année, l'Académie des sciences remet près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. De nombreux lauréats sont des chercheurs et chercheuses CNRS ou rattachés à un laboratoire dont le CNRS est une tutelle. Parmi eux, neuf mènent leurs recherches dans des laboratoires CNRS du cluster scientifique et technologique de Paris-Saclay.

Médailles : 

  • Fanny Kassel, directrice de recherche CNRS au Laboratoire Alexander Grothendieck (LAG - CNRS/IHES), reçoit la Médaille de mathématiques
    Fanny Kassel travaille à l’intersection de la géométrie, de la théorie des groupes, de la théorie de Lie et des systèmes dynamiques. Elle étudie les sous-groupes discrets des groupes de Lie, particulièrement en rang supérieur, et leurs actions sur divers espaces géométriques comme les variétés de drapeaux ou les espaces symétriques pseudo-riemanniens.
     
  • Claude Weisbuch, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique de la matière condensée (LPMC - CNRS/École polytechnique) et au Materials Department de l'Université de Californie à Santa Barbara, reçoit la Médaille des applications des sciences
    Claude Weisbuch a travaillé sur les propriétés optiques des semiconducteurs et leurs applications. Il s’est ensuite tourné vers la manipulation des photons, découvrant en 1991 la forte interaction photon-matière entre semiconducteurs et photons de microcavités optiques. Il a fondé en 2002 Genewave, société faisant du diagnostic moléculaire par fluorescence et utilisant ses travaux sur l'extraction de la lumière dans les LED. Depuis 2003, il étudie les phénomènes fondamentaux dans les semiconducteurs de la famille des nitrures.

Prix thématiques : 

  • Franck Courchamp, directeur de recherche CNRS au laboratoire Écologie, systématique et évolution (ESE - AgroParisTech/CNRS/Université Paris-Saclay), reçoit la Subvention Emile Blutet - Fondation Pau Louis Doistau (45 000 €)
    Franck Courchamp dirige à l’Université Paris-Saclay, une équipe de recherche sur la biodiversité. Auteur de trois livres et de plus de 220 publications internationales, il est l’un des scientifiques les plus cités au monde dans son domaine. Il est auteur de rapports dans des panels intergouvernementaux tels que le GIEC ou l’IPBES, et est également très actif en communication (avec des livres et documentaires notamment). Élu à l’Académie européenne des sciences, il a reçu de nombreuses distinctions dont la Médaille d’argent du CNRS et le Grand Prix de la Société française d’écologie et évolution.

Six autres lauréats sont issus de laboratoire de Paris-Saclay dont le CNRS est tutelle : 

  • Gilles Dowek, directeur de recherche Inria au Laboratoire Méthodes Formelles (LMF – CNRS/ENS Paris-Saclay/Université Paris-Saclay/CentraleSupélec/Inria), reçoit la Médaille d'histoire des sciences et d'épistémologie
    Gilles Dowek explore de nouvelles questions philosophiques posées par le développement de l'informatique. Ces questions portent sur le rôle du calcul dans la définition de la vérité mathématique, sur les rapports entre la thèse de Church-Turing et celle de Galilée, selon laquelle l'Univers est écrit en langue mathématique, sur la notion de langage formel et son lien à l'écriture et sur la construction d'une éthique de l'informatique.
     
  • Sébastien Galtier, professeur Université Paris-Saclay au Laboratoire de physique des plasmas (LPP - CNRS/École polytechnique/Sorbonne Université/Observatoire de Paris-PSL/Université Paris-Saclay), reçoit le Prix Cécile Dewitt-Morette/École de Physique des Houches /Fondation CFM pour la recherche
    Physicien théoricien, Sébastien Galtier cherche à découvrir les lois fondamentales de la turbulence dans l’univers. Il utilise pour cela des outils mathématiques sophistiqués et la simulation numérique. Il a obtenu des résultats fondamentaux en magnétohydrodynamique et en relativité générale, avec des applications qui concernent les plasmas spatiaux (le vent solaire) et la cosmologie.
     
  • Yvan Martel, professeur des universités UVSQ au Laboratoire de mathématiques de Versailles (LMV - CNRS/UVSQ), reçoit le Prix Sophie Germain/Fondation de l’Institut de France
    Yves Martel étudie des équations aux dérivées partielles d'évolution non linéaires qui sont des formes simplifiées de modèles introduits pour décrire la propagation d’ondes en physique. Un de ses objectifs principaux est d'établir des propriétés de stabilité d'ondes par rapport à des perturbations. Yvan Martel étudie aussi l'apparition de singularités dues au caractère non linéaire de ces équations.
     
  • Sylvie Méléard, professeure des université École polytechnique au Centre de mathématiques appliquées (CMAP – CNRS/École polytechnique/Inria), reçoit le Prix Irène Joliot Curie - Femme scientifique de l'année (40 000 €, grand prix)
    Sylvie Méléard est professeur de mathématiques appliquées à l’École polytechnique, dans le domaine des probabilités. Elle étudie mathématiquement des dynamiques de populations structurées par phénotype, âge, position. Par un formalisme rigoureux intégrant les comportements individuels aléatoires (naissance, mort, mutation, compétition), elle construit avec les biologistes ou médecins des modèles d’écologie-évolution multi-échelles, dont l’étude mène à différents scénarios de biodiversité : croissance, extinction, émergence d’espèces.
     
  • Omar Mohsen, maître de conférences Université Paris-Saclay au Laboratoire de mathématiques d'Orsay (LMO - CNRS/Université Paris-Saclay/Inria), reçoit le Prix Jacques Herbrand/Fondation Mireille Cahn-Bunel de l’Académie des sciences
    Omar Mohsen s'intéresse aux équations aux dérivées partielles et à la géométrie sous-riemannienne, qu'il étudie en utilisant des méthodes de la géométrie non commutative et les algèbres d'opérateurs. Notamment, avec ses collaborateurs, il a utilisé les C*- algèbres des feuilletages singuliers pour démontrer une conjecture de Helffer et Nourrigat concernant les opérateurs différentiels maximalement hypoelliptiques. De plus, il a obtenu une formule topologique pour leur indice analytique.
     
  • Jean-François Roch, professeur des universités ENS Paris-Saclay au Laboratoire lumière-matière aux interfaces (LUMIN – CNRS/ENS Paris-Saclay/Université Paris-Saclay/CentraleSupélec), reçoit le Prix Jaffé/Fondation de l’Institut de France
    Jean-François Roch étudie les défauts ponctuels du diamant en tant qu’atomes artificiels. Il a montré que ces défauts, qu’il fabrique sur la pointe d’une enclume de diamant, se comportent comme des boussoles permettant de cartographier le champ magnétique créé par un échantillon à une pression supérieure au million d’atmosphères, condition faisant émerger des propriétés quantiques comme la supraconductivité.

 

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