2020, une année particulièrement chaude en Europe

Après les terribles incendies qui ont dévasté l’Australie en janvier, la Sibérie en juin, et la Californie durant l’été, les organismes en charge de la surveillance du climat viennent de confirmer que 2020 a été une année particulièrement chaude. C’est également ce qu’a pu observer depuis l’espace la mission IASI, sur laquelle Cathy Clerbaux, Directrice de recherche CNRS au Laboratoire "Atmosphères et Observations Spatiales" - LATMOS/IPSL (CNRS/UVSQ/Sorbonne Univ.), et son équipe mènent des travaux dans le cadre du projet ERC Advanced Grant "IASI-FT"1 .

Depuis quelques mois, des outils de traitement qui utilisent le « deep learning » permettent d’obtenir des cartes de température très précises, permettant de distinguer les variations qui proviennent des fluctuations naturelles du système océan-atmosphère, par rapport aux perturbations induites par l’accumulation des gaz à effet de serre liés aux activités humaines.

  • 1qui implique aussi l’Université Libre de Bruxelles

IASI : Best of 2020

Feux, baisse de pollution liée au confinement/Covid et trou d'ozone : 5 évènements marquants observés en 2020 par la mission satellite IASI. Les images présentées dans ce film ont été réalisées à partir des observations du sondeur atmosphérique IASI, et analysées par les chercheurs et des ingénieurs du LATMOS (CNRS/Sorbonne Université/UVSQ) et de l'ULB (équipe SQUARES). La mission IASI est une mission conjointe de Eumetsat et du CNES.

Les auteurs remercient l'infrastructure de données Aeris pour avoir fourni l'accès aux données IASI CO, O3 et NH3, et AC-SAF pour le soutien financier. Ce projet a aussi reçu un financement du Conseil européen de la recherche (ERC) dans le cadre du programme Horizon 2020  (ERC-advanced IASI-FT).

Audiodescription

Depuis le lancement de la première mission IASI en 2007, les 3 instruments embarqués sur les satellites Metop surveillent 2 fois par jour partout autour du globe les températures, à la fois à la surface de la terre et de la mer, et plus haut dans l’atmosphère. Ce sondeur atmosphérique hyperspectral conçu par le CNES et Eumetsat fourni des mesures de « T_skin » à haute résolution, qui permettent de détecter des variations de l’ordre grandeur de 0.1°C, sur terre et sur mer, sous réserve qu’il n’y ait pas de nuages au-dessus de l’endroit observé. En moyennant plus 3 millions d’observations disponibles chaque jour, des cartes globales sont établies, et les variations mensuelles et annuelles peuvent être analysées dans le détail.

Les observations IASI pour l’année 2020 montrent que :

  • L’année 2020 a été la plus chaude en Europe, avec en moyenne des températures plus élevées entre 1 et 2° dans tout le nord de l’Europe,
  • Les 5 dernières années ont été plus chaudes que les 8 années précédentes, les 3 plus chaudes étant les années 2020, 2019 et 2016 (une année « El Niño », un courant océanique qui réchauffe de manière récurrente les eaux du Pacifique),
  • La température océanique a été particulièrement élevée cette année, partout.
Mesures IASI des anomalies de températures (en degrés Celsius) en surface. Pour obtenir les anomalies, les valeurs de températures pour chaque mois sont comparées à la moyenne des mois correspondants. © D. R.
Mesures IASI des anomalies de températures (en degrés Celsius) au sol. Pour obtenir les anomalies, les valeurs de températures en 2020 sont comparées à la moyenne des 13 année précédentes. En moyenne annuelle les températures dans le nord de l’Europe ont été 1° - 2° plus élevées dans le nord de l’Europe en 2000. © D. R.
Représentation « warming stripes » ou « rayures de réchauffement » pour les mesures IASI des anomalies de températures (en degrés Celsius) en surface. Pour obtenir les anomalies, les valeurs de températures pour chaque mois sont comparées à la moyenne des mois précédents correspondants. © D. R.

IASI est reconnu comme étant l’instrument qui apporte le plus d’information pour améliorer les prévisions météorologiques, et les résultats récents montrent que c’est aussi une mission clef pour le suivi des modifications climatiques induites par les activités humaines.

Contact :

Cathy Clerbaux, directrice de recherche CNRS au LATMOS